La fermeture en 2002 du centre de Sangatte où s'entassent plus d'un millier de personnes chassées de chez elles par des conflits et des crises aiguës, aboutit à leur dispersion progressive dans ce que l'on appellera bientôt des jungles, disséminées sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord, et qui suscitent des élans de générosité de la part des populations locales. Depuis, la situation n'a cessé d'osciller entre violence (expulsions, destructions, arrestations musclées) et action humanitaire. Et ce, jusqu'à l'épisode de l'été 2014 lors duquel le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve hésite entre « fermeté » et « humanité » à l'égard de migrantes et de migrants rejetés aux marges de l'Europe, victimes de ses politiques migratoires, de la fermeture de ses frontières, des dysfonctionnements du droit d'asile...
Poser la question de la mobilité économique en Méditerranée est une nécessité si l'on veut une intégration régionale en profondeur. C'est aussi un défi , tant le sujet est complexe et source des débats passionnés. En partant du cas des migrants issus des pays du Maghreb, l'objectif de ce rapport est de faciliter la compréhension de ce phénomène en analysant les politiques de visas mises en place dans différents pays ou régions du monde (Union européenne (UE)/espace Schengen, Etats-Unis, Canada) et d'identifier des éléments qui pourraient faciliter une plus grande mobilité économique dans la région.
La vie de Klara Golounova et Aké Koné, demandeurs d'asile hébergés dans des centres d'accueil en France (cada), est caractérisée par une dilatation du temps et une rétraction de l'espace. Cet article explore la réalité que recouvre leur attente au quotidien. Bien entendu, il n'existe pas une seule et unique façon de faire l'expérience de l'attente et celle-ci ne constitue pas un temps homogène ni même continu. Cependant, trois séquences semblent se succéder dans l'expérience des hommes et des femmes rencontrés au cours d'un terrain conduit entre 2003 et 2008, notamment dans des centres d'accueil en région parisienne : 1. la halte qu'impose le début de l'attente et l'arrivée au foyer, 2. l'ennui qui s'installe et le temps qu'il faut remplir, 3. le contournement de l'attente.
Ce dossier retrace les étapes et les caractéristiques de la migration chilienne en France à partir de 1973 en analysant les profils sociologiques des exilés et les conditions d'accueil qui leur ont été proposées à leur arrivée par les pouvoirs publics et les associations.
Une enquête conduite par la Coordination française pour le droit d'asile de juin à septembre 2012 dans 31 départements de France. Elle montre une dégradation continue des conditions d'accueil des demandeurs d'asile et de l'examen de leur demande de protection internationale.
Une analyse sur la façon dont les représentations de « l'Etranger » impriment leur marque sur les politiques de l'immigration et la législation qui contribuent elles-mêmes à conforter les images le plus souvent négatives de l'étranger. En fonction du contexte économique ou politique, tel ou tel étranger peut être tour à tour promu ou disqualifié...
Depuis un demi-siècle, les flux migratoires n'ont cessé de se développer entre l'Amérique latine et l'Europe. La révolution cubaine, l'avènement de la dictature chilienne et le sort des exilés latino-américains ont ému les populations européennes qui se sont montrées particulièrement accueillantes. Mais dans le contexte de crise économique actuelle, les représentations changent et c'est à présent vers l'Amérique latine que se tournent certains Européens en quête d'une vie meilleure.
Si l'accueil des Chiliens s'est fait dans des conditions très favorables en France dès 1973, leur intégration n'a pas été aisée. En cause, notamment, le syndrome d'un exile qui se voulait temporaire, la difficulté à trouver de nouveaux repères tant que les réfugiés gardaient les yeux tournés vers leur pays d'origine. Le choix individuel des migrants parmi les statuts qui leur étaient proposés, réfugié, étudiant ou travailleur immigré, a déterminé pour une grande part les modalités de leur sociabilité en devenir.
À peine envisagent-ils de venir en France que les étrangers sont confrontés à l'administration. Mais quelle administration est aujourd'hui en charge de l'immigration ? Dénoncée pour ses pratiques arbitraires voire illégales, l'administration n'est pourtant pas un bloc homogène et il s'est toujours trouvé des fonctionnaires pour utiliser ses contradictions afin d'appuyer la cause des étrangers
Les bouleversements sociaux, économiques et surtout politiques qui ont affecté les pays du Maghreb ont engendré de profondes mutations en matière de migrations sur les pourtours de la Méditerranée. Ce dossier analyse les nouvelles figures migratoires qui se déploient de nos jours dans l'espace euromaghrébin en interrogeant également les reconfigurations de l'économie mondiale et des stratégies de recrutement des profils très qualifiés des firmes internationales.
Le droit d'asile est réglementé par des textes internationaux ratifiés par la France. Mais la convention de Genève laisse aux Etats la possibilité de définir leurs propres procédures d'accueil des personnes « victimes de persécutions ». Corrélativement aux politiques d'immigration, ces personnes doivent surmonter des embûches toujours plus nombreuses pour pouvoir exercer leur droit. Le statut de « réfugié » ne relève-t-il pas d'une fiction ?
Le conflit de plus en plus pesant entre les dispositifs d'entrée des migrants sur le territoire français et les missions d'accueil et d'aide des travailleurs sociaux.
Ce texte entend établir les enjeux du déplacement migratoire au niveau de la cohésion de vie du migrant et met en jeu simultanément les communautés d'origine et d'accueil.